L’invention du “ciment armé” revient à un jardinier nommé Joseph MONIER. Il a déposé des brevets liés à un système à base de fer et de ciment pour fabriquer des tuyaux et des réservoirs à eau. Puis, c’est en 1852 que le premier bâtiment construit à partir de béton coulé apparaît à Miromesnil.
Très résistant et peu cher, le béton reste le matériau le plus convoité dans le monde de la construction. Sa durée de vie moyenne tourne autour de 100 ans et cela pourrait être amélioré de 20% à 40% grâce à une nouvelle innovation.
Avec le temps, le béton se dégrade et laisse apparaître de nombreuses fissures. Ce qui favorise les risques pour les utilisateurs de ces infrastructures.
Quelles sont les causes ?
Les infrastructures en béton sont amenées à mal vieillir, car le matériau utilisé peut se fracturer pour des raisons liées au climat (cycles de gel/dégel), glissement de terrain ou encore lorsque trop de poids repose dessus. À partir de là, ces fissures entraînent la corrosion des aciers ainsi qu’une infiltration d’eau qui va accélérer les défaillances du matériau. Dans le monde du BTP, l’usage du béton constitue un enjeu majeur pour garantir une sécurité absolue des infrastructures. De plus, il faut savoir que les réparations de ces fissures rencontrées sont techniquement faisables, mais vont générer un coût important.
Depuis 2006, un scientifique nommé Henk Jonkers tente de développer une innovation bien particulière. Celle d’un béton ayant la capacité de se régénérer tout seul. En effet, celui-ci sera en mesure de colmater les microfissures qui se créent avec le temps.
Quelle est la recette miracle ?
Afin que le béton puisse s’auto-régénérer, on va lui injecter diverses bactéries. Au contact de l’eau, elles vont transformer les nutriments en calcaire et ainsi réparer automatiquement les microfissures. D'où l’idée émise par les chercheurs, celle de s’inspirer du corps humain et de son système immunitaire grâce à ses capacités auto-réparatrices. Il faut donc incorporer un nouvel ingrédient dans le béton qui permettra de reboucher les fissures dès lors qu’elles apparaîtront.
Une solution inoffensive pour l’homme
Un chercheur nommé Congrui Jin affirme “Nous avons passé au crible vingt sortes différentes de champignons pour en trouver un qui pourrait supporter les rudes conditions à l’intérieur du béton”. Pour cela, les chercheurs ont réalisé divers tests sur des sols pauvres en nutriments dans des endroits inhospitaliers.
Ce fameux champignon porte le nom de Trichoderma reesei qui s’avère être sans danger pour les humains. Il a été testé et approuvé à la suite d’une multitude de tests scientifiques. En effet, quand l’eau s’infiltre au cœur du béton, ses spores vont germer pour devenir du mycélium ce qui va entraîner la précipitation de cristaux de carbonate de calcium. Ainsi, ces cristaux vont reboucher la fissure et les spores du champignon se referment jusqu’à la prochaine fissure.
Cependant, les scientifiques doivent encore procéder à plusieurs tests afin de savoir si cette bactérie présente les capacités pour résister aux rayons UV ainsi qu’aux changements de température.
Une innovation difficile à envisager
De nos jours, nous assistons à un contexte économique difficile. C’est pourquoi l'Union européenne ne souhaite pas particulièrement apporter son soutien pour ce projet d’innovation. En effet, l’acquisition de ce nouveau béton représenterait un coût trop important : 50% plus cher que le béton traditionnel. Mais à terme, cette innovation constitue une alternative sérieuse pour le monde du BTP qui est en permanence exposé à des problèmes d’infiltration d’eau, de corrosion et va ainsi devoir faire face à de multiples fissures sur les infrastructures.
Cependant, nous pouvons considérer qu’en moyenne, le prix d’une démolition d’un bâtiment due à une dégradation du béton se situe entre 100€ et 200€ du mètre carré. Ainsi, il faut prévoir un budget de 10.000€ à 20.000€ pour procéder à la destruction d’une maison de 100m². Bien évidemment, ce coût peut être amené à varier selon les spécificités de la démolition ainsi que de sa surface totale.
C’est pourquoi, investir dans ce nouveau béton innovant pourrait être une opération rentable pour les entreprises et le monde du BTP. Bien que son prix d’acquisition soit plus élevé, celui-ci semble de meilleure qualité et bien plus résistant que son précédent.